5 jours pour réaliser un podcast avec Anouk Perry

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Du 1er au 5 février 2021, les étudiant.e.s en deuxième année de bachelor design graphique ont pu découvrir comment se construit, s’enregistre et se monte un podcast. Pendant une semaine de workshop, ils ont été formés par Anouk Perry, podcasteuse indépendante. Toutes les deux semaines, elle propose sur sa chaine un habile mélange de rencontres et d’enquêtes sur des sujets souvent hors du commun.

À cette occasion, elle a accepté de nous parler de son métier.

  • Bonjour Anouk, pour commencer pourrais-tu présenter ton parcours ?

Mes études sont plutôt éloignées de ce que je fais aujourd’hui. J’ai obtenu un BTS audiovisuel « gestion de production » en 2014. C’est une formation très orientée vers les métiers de la télévision et du cinéma. J’ai travaillé deux ans chez BFM TV en tant que chargée de conduite d’antenne. Mon travail consistait à m’assurer que les différents éléments vidéos (jingle, pubs, vidéos) étaient bien lancés au bon moment.

J’ai ensuite changé de carrière en me dirigeant vers la rédaction web en rejoignant les équipes du site Madmoizelle.com en tant que rédactrice « Feel good ».J’avais beaucoup de liberté que ce soit au niveau des thèmes que je pouvais aborder, mais aussi au niveau du ton d’écriture.

Après 2 ans à ce poste, j’ai eu envie à nouveau de changer d’horizon et c’est là que je me suis lancée dans le podcast.

  • Comment as-tu découvert les podcasts et qu’est-ce qui t’a donné envie de t’y lancer ?

J’ai d’abord entendu parler des podcasts par le bouche à oreille.

Mon entourage a commencé à m’en parler au début des années 2010. En 2016 je me suis mise à en écouter plusieurs comme TransfertRiviera Détente ou encore Les pieds sur Terre.

Il y avait déjà des gens qui proposait des contenus riches mais j’étais frustrée de ne pas trouver de contenu qui me parlais, avec de l’humour et des informations.

De mon côté, en 2017, j’en avais marre d’écrire pour le web et j’avais envie de tenter une nouvelle aventure professionnelle. Le podcast était donc une piste intéressante car c’était un monde qui commençait à peine à se créer, il y avait de la place.

À cette époque quelques personnes commençaient à en vivre mais ça n’était pas vraiment Byzance.

  • Tes podcasts proposent une variété de sujets mais aussi de formats, est-ce que c’était un choix volontaire dès le début ?

Quand j’ai démarré, j’aurais trouvé dommage de me concentrer directement sur un format ou sur un sujet. Il y avait tant de choses à explorer. Par ailleurs, comme je n ‘étais pas encore formée à tout dans le podcasts, tester des formats différents me permettait de devenir plus polyvalente ensuite.

Je savais juste que je n’avais pas envie de faire des épisodes d’une heure. Personnellement, je ne suis pas fan des podcasts super longs.

  • Dans certains de tes podcasts, tu parles de sujets sensibles, tu préviens d’ailleurs parfois les auditeurs. Comment travailles-tu autour de ces thématiques ?

Je travaille avec autant de minutie que n’importe quel sujet, à la différence que je fais d’autant plus attention à ne pas choquer ou blesser des auditeurs quand je sais que le sujet est sensible. 

  • Peux-tu nous parler du matériel que tu utilises ?

J’utilise plusieurs enregistreurs. J’en ai un professionnel, un semi-professionel, et un tout petit amateur, que j’utilise pour les vacances et certaines formations.

J’utilise deux micros pour les interviews. Après l’enregistrement, je peux passer au montage. La plupart du temps je monte beaucoup les épisodes. Mais j’essaye de garder un rythme naturel. Au début j’avais peut-être tendance à trop coupé. Maintenant il m’arrive de conserver des moments plus « mous » que j’aurais supprimé auparavant.

  • En tant que professionnelle, comment es-tu rémunérée ?

Pour financer un podcast, il y a deux modèles économiques principaux : le crowdfunding ou la publicité. Personnellement, je n’aimais pas l’idée de faire payer les auditeurs pour le contenu, j’ai donc écarté le financement participatif pour me tourner vers une régie publicitaire.

Mais mon activité ne se limite pas à mes émissions. Je suis également autrice de podcast pour des studios ou des marques. Je donne également des formations.

  • Le podcast audio est souvent vu comme plus facile que la vidéo. Cela explique peut-être son explosion. On trouve du coup des émissions aux qualités audio variées. Penses-tu que la qualité technique soit un critère important pour proposer un bon podcast ?

La question de la qualité est assez large.

Il y a des podcasts où le son est mauvais, mais qui racontent des choses intéressantes et de ce fait, qui rencontrent du succès.  Il n’est pas obligatoire d’avoir un studio tout équipé.  L’important c’est d’avoir un sujet intéressant. Une bonne interview peut être captivante même si l’enregistrement n’est pas parfait.

  • Tu as organisé un workshop autour du podcast avec nos étudiant.e.s en 2e année de bachelor, comment s’est passée la semaine ?

Certains étudiants ne connaissaient pas du tout le podcast, la semaine a donc commencé par une présentation de ce qu’est un podcast.

Nous avons ensuite vu ensemble les règles de l’interview. Comment guider l’échange. Faut-il faire écouter le contenu à l’interviewé.e ou non avant la diffusion ? Des points qui permettent ensuite d’être plus à l’aise en situation.

Les étudiant.e.s ont ensuite réalisé chacun.e un épisode d’une dizaine de minutes sur un sujet de leur choix. Chaque podcast devait contenir une voix off et une interview sur une thématique de leur choix. Après avoir passé la phase d’étonnement liée à la découverte de ce format toute la promo s’est prise au jeu.

Merci Anouk pour cet échange.

Découvrez les podcasts d’Anouk Perry.

Crédit photo : Jonathan Farber via Unsplash

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